X. [Everytime I look for them...]
Je me sens étrangement euphorique depuis quelques jours. On dirait
que rien ne peut entacher mon bonheur. Rien, pas même le retour à la
maison. Je vis le jour, je survis le soir grâce à mes souvenirs, grâce
à tous ces moments extraordinaires que je vis intensément d'un coup
cette semaine et que je n'ai pas pu connaître sur une durée un peu plus
longue. Tout déboule d'un coup, je retrouve mon sourire et cela, je le
dois à quelques personnes qui me permettent de sentir, de vivre
pleinement des moments authentiques, des périodes où les masques
tombent et où nous ne sommes que nous-mêmes, que vérité pure pour
chacun d'entre nous.
Ces derniers jours, je me suis énormément rapprochée de
gens que
j'appréciais déjà avant, que je connaissais à degré divers, mais dont
je n'avais jamais eu le loisir de côtoyer aussi quotidiennement. Ces
derniers jours furent parmis les plus heureux de mon année scolaire.
Certes, nous furent bien peu, mais cela rendait l'atmosphère beaucoup
plus intimiste, beaucoup plus chaleureuse.
Ces derniers jours, à chaque fois que nous entrions dans le
local, c'était comme si notre vie antérieure n'avait jamais existée,
comme si nous n'étions que nous, seuls, dans le monde, comme si nous
nous étions toujours connus. Aujourd'hui, je regrette presque que ce
soit fini. C'était un peu trop beau pour durer. C'était un peu trop
beau...
Je n'ai peur que d'une chose : qu'à partir de demain, tout redevienne comme avant...
J'ai peur qu'eux oublient ce moment...
. . .
J'ai peur d'être à nouveau une étrangère pour eux.